(Image tirée de unsplash.com par Reproductive Health Supplies Coalition)
Pour ce blog, j'ai voulu partager mon parcours contraceptif et ce que je vis présentement sans contraception. Honnêtement, cela a été une période d'introspection, c'est le moins qu'on puisse dire. Cette période m'a permis de réfléchir à mes valeurs et priorités. J'ai aussi passé du temps à réfléchir aux choses que j'ai manquées ou dont j'aurais aimé que quelqu'un m'en parle. Mon objectif de clore mon chapitre sur la contraception était motivé par mon désir de devenir maître (ou maitresse) de mon propre corps.
Bien que je vois les avantages de la contraception sur moi et dans la vie de nombreuses personnes, il y a un autre côté à cette médaille. Une chose qui m'a fait reconsidérer cette option est que la recherche et l'administration de la contraception orale (mieux connue sous le nom de « pilule ») ont une histoire controversée et mouvementée. D'une part, cela a permis aux propriétaires de vulves, de nombreuses régions du monde, d'avoir une autonomie reproductive. D'autre part, cela a donné lieu à de nombreux essais et études cliniques pas si amusants et potentiellement dangereux qui ont eu lieu dans les années 50 et 60. Jusqu'à présent, il ne semble pas y avoir de consensus sur les impacts à long terme de la pilule. Personnellement, il m'a été difficile de me sentir en confiance dans toute décision que je prends concernant les contraceptifs, étant donné que beaucoup sont encore très nouveaux sur le marché. Sans parler des - oh combien - d'opinions et de perspectives contradictoires sur ce sujet. Pour différencier mon point de vue des autres, il était important pour moi de faire une pause et de vérifier avec moi-même. Je sentais que ce n'est qu'alors que je serais en mesure de faire les meilleurs choix qui correspondent à mes besoins et, finalement, qui correspondent à mes valeurs.
Mon cheminement pour reprendre le contrôle de mon corps
Depuis le moment où j'ai commencé la contraception via la pilule, il y a eu cette présence écrasante de peur et d'urgence directe qui a finalement permis des décisions impulsives plutôt que des décisions rationnelles et éclairées. J'ai commencé à avoir des relations sexuelles quand j'avais 15 ans avec mon petit ami de 17 ans. Je n'entrerai pas dans les détails à ce sujet, mais je veux souligner comment ce genre de décisions prises sans éducation et conseils appropriés peut avoir un impact à long-terme quand on réalise qu'on n'a pas consenti au départ. Le sexe n'était pas un sujet populaire chez moi (je suis certaine que beaucoup d'entre vous peuvent vous identifier), mais je savais que la bonne chose à faire à l'époque était de prévenir ma mère. Voici comment ça s'est passé : Moi : « Hey, maman… Moi et (celui qui ne sera pas nommé), avons commencé à avoir des relations sexuelles récemment. ». Ma mère (les yeux écarquillés) : « Je vais prendre rendez-vous chez le médecin et tu devras prendre la pilule car tu ne tomberas pas enceinte à 15 ans. ». Et c'était un peu ça. Je n'ai pas remis les choses en question. Au lieu de cela, j'ai simplement convenu que c'était ce qu'il fallait faire. Croyez-moi, la pilule semblait être un bon choix à l'époque parce que plusieurs de mes amies la prenaient déjà, et je ne pouvais pas devoir justifier de prendre la pillule plan B en panique. Le cycle menstruel régulier était également un énorme facteur pour ce choix. Maintenant adulte, et reflétant sur cette discussion, j'aurais aimer qu'il y ait plus de conversation entre ma mère et moi, mais je peux aussi comprendre d'où vient sa réponse paniquée. Après tout, elle avait elle-même vécu la lutte de la mère adolescente et ne souhaitait probablement pas cela à sa propre fille.
Ce même sentiment d'urgence est revenu lorsque j'ai décidé que je ne voulais pas que la pilule soit mon contraceptif de choix. Avant d'élaborer la raison pour laquelle j'ai ressenti cela, je tiens à préciser que c'est mon opinion. Des preuves scientifiques sur ce sujet ont indiqué que l'utilisation à long terme des contraceptifs est sans danger. Cependant, les preuves sur la reprise de la fertilité après l'utilisation de contraceptifs ne sont pas concluantes et restent une grande préoccupation pour de nombreuses femmes, comme moi. J'ai entendu des histoires sur les risques de la pilule pour la santé et les éventuels problèmes d'infertilité auxquels je pourrais être confronté à un moment de ma vie. Je n'ai jamais été très enthousiaste à l'idée d'avoir des enfants, mais je voulais quand même avoir le choix, au cas où je changerais d'avis. J'entendais également parler de nouvelles méthodes de contraception qui semblaient beaucoup moins compliquées. Après consultation avec mon médecin et une recherche rapide sur Google, j'ai décidé de suivre la tendance du stérilet (dispositif intra-utérin). Après avoir examiné mes antécédents médicaux, mon médecin a également conclu qu'un DIU serait une option appropriée pour moi.
Ensuite, le stérilet fut inséré. AIE. Toute l'expérience a été traumatisante. Et je ne minimise pas le traumatisme en disant cela. C'était vraiment bouleversant au point où j'ai arrêté toute activité sexuelle pendant tout un mois. La simple pensée que quelque chose s'approcherait de mon vagin me faisait grincer des dents. Franchement, toute mon expérience avec le stérilet a été assez merdique. Parfois, j'avais des taches pendant environ 20 jours par mois et j'avais des douleurs abdominales atroces. Mon médecin n'a pas été en mesure d'expliquer pourquoi cela pourrait m'arriver, et j'ai fini par en avoir marre des rendez-vous médicaux menant à des impasses. Donc, je l'ai encaissé pendant trois années.
Après ces trois ans, j'étais prête à me débarrasser du stérilet. Je m'étais convaincue que j'avais besoin de passer à une autre méthode de contraception. Au suivant ! J'ai senti que n'importe quoi d'autre que la pilule et le stérilet serait une amélioration. Cette fois, j'ai fait beaucoup plus de recherches que par le passé. J'avais vraiment envie de l'implant qui serait sournoisement glissé sous la peau de mon bras. Mais, à la dernière minute (et je veux dire des heures avant mon rendez-vous pour le retrait du stérilet), j'ai décidé de ne pas prendre de contraception jusqu'à nouvel ordre. À ce moment-là, je me suis promise de ne pas répéter les mêmes erreurs qui venaient de la peur et de l'anxiété. Il m'a semblé stimulant d'expliquer à l'infirmière que je n'aurais pas besoin d'elle pour me prescrire un contraceptif jusqu'à ce que je sois certaine à 100 % de ma décision. À ma grande surprise, l'infirmière était très perplexe et n'était pas d'accord avec mon choix. Je l'ai ignoré parce que ce n'était tout simplement pas mon problème. La prochaine chose que j'ai su, le stérilet a été retiré, et j'ai ressenti un soulagement et une liberté instantanés. À tel point que j'ai quitté la clinique heureuse de danser dans la rue.
(image taken from unsplash.com by Billie Body Brand)
Mon corps est comme un livre
Tout récemment, j'ai pleinement expérimenté mon cycle naturel. Je n'avais aucune idée de ce que ce serait d'être sans contraception, mais j'étais ravie de le découvrir. J'étais prête à établir une connexion avec mon corps chose que je n'avais jamais faite auparavant. Tout comme un bon livre, j'étais enfin prête à le lire bout à bout. Je sens que mon corps a tant à m'apprendre si seulement j'ecoute. Par exemple, j'ai appris que ma glaire cervicale pouvait me donner des informations sur si je suis fertile ou non selon la texture et la consistance du liquide. Maintenant, je sais utiliser un préservatif (lorsque j'ai des rapports hétérosexuels) pendant que mon liquide cervical est extensible et glissant. Ce mucus peut également m'alerter si je contracte une infection avec sa couleur, son odeur et sa consistance particulières.
La couleur de mon sang menstruel est également une information très importante que je peux utiliser pour m'aider à prendre les décisions de santé les mieux adaptées. Par exemple, le MyFLO app me donne plusieurs raisons pour lesquelles mon sang est de couleur brunâtre le premier jour de mes règles. L'application me donne également divers conseils pour aider mon corps à fabriquer plus de progestérone, comme manger des pois chiches et des graines de tournesol, ou me faire masser pour améliorer la circulation sanguine.
Avec l'aide de la science et de toutes les excellentes ressources qui rendent l'information accessible, je peux détecter efficacement les indices qui apparaissent et modifier ce qui doit être ajusté. Ma prochaine étape consiste à trouver un gynécologue, ce qui sera la cerise sur le gâteau de mon nouveau parcours amélioré en matière de contraception.
Je n'aurais jamais pensé que je serais heureuse d'avoir mes règles (retour)
Avoir mes règles pour la première fois depuis que j'ai arrêté la contraception m'a semblé être une énorme libération. Cela faisait trois ans avec le stérilet avant que je puisse avoir des règles normales. Assez drôle, j'étais en fait ravie de dépoussiérer ma coupe menstruelle (ne vous inquiétez pas, je l'ai d'abord nettoyée !) et j'ai commencé à l'utiliser. Je trouve fascinant de voir ce qui ressort à différents moments de mon cycle. J'ai vraiment adopté le processus et j'apprécie vraiment les petites choses maintenant. Bien que je ne sois pas opposée à créer mes propres rituels menstruels, je ne peux pas dire que j'en suis au point où je fais de l'art du sang menstruel ou que j'utilise mon sang pour arroser mon jardin, mais qui sait ? Cela pourrait être amusant !
(Image taken from unsplash.com by Billie Body Brand)
Plus d'aventures d'un soir et de sexe sans signification
Depuis que je n'ai plus de protection contraceptive, comme j'y étais habituée auparavant, l'adaptation à ce nouveau mode de vie a été un défi. Je dois me demander ce que je veux, ce dont je suis capable et faire des choix délibérés en conséquence. Cela m'a obligé à me contrôler beaucoup plus et à m'entraîner à communiquer avec mes partenaires. Le fait que je n'aie plus de contraception est toujours communiqué au préalable à d'éventuels compagnons, ainsi que la décision de préservatif ou sans préservatif selon l'endroit où j'en suis dans mon cycle et nos statuts de MTS. Si jamais je rencontre quelqu'un qui n'est pas à l'aise avec ce genre de conversations, je sais immédiatement qu'il ne s'agit pas d'une personne avec qui je devrais avoir une relation sexuelle. C'est un excellent moyen de connaître et d'éliminer les personnes qui n'ont pas atteint la maturité requise pour pratiquer l'amour conscient. Personnellement, faire l'amour consciemment, sale ou non, est un non négociable pour moi.
Les rituels de soins personnels n'ont jamais été aussi cruciaux
Je suis sûr que mon corps a encore des ajustements hormonaux à faire, mais actuellement je vis chaque phase de mon cycle naturel comme jamais auparavant. Les SPM sont si réels !!! Mes symptômes pré-menstruels sont plus évidents maintenant que je n'ai plus de contraception et je ne mentirai pas, ça a été un sacré tour. Le flux et le reflux de mon cycle m'ont obligé à faire des soins personnels et de l'amour-propre une priorité pour mon bien-être. Selon l'endroit où j'en suis dans mon cycle, différents rituels sont utiles pour apaiser certains de ces symptômes étranges, nouveaux et accablants. Ce qui a été utile, c'est de suivre mon cycle, ainsi que de suivre ce que j'ai fait ou non, ce qui me permet soit de revenir en arrière et de répéter, soit d'essayer quelque chose de complètement nouveau. C'est beaucoup d'essais et d'erreurs, mais j'ai enfin l'impression d'apprendre à me connaître à un tout autre niveau. Pendant la phase lutéale (après l'ovulation et avant le début de mes règles), je sais que je peux devenir extrêmement et erratiquement sensible à à peu près n'importe quoi. Sachant cela maintenant, je vais créer un espace pendant cette étape où je peux me sentir en sécurité pour ressentir toutes ces émotions intenses. Pendant ce temps, je pratique l'auto-compassion et la patience et j'honore vraiment où j'en suis dans mon cycle. Si j'ai envie d'avoir pitié de moi-même et de pleurer des larmes de bébé sans fin, alors c'est ce que je ferai. J'ai noté que me retrouver là où je suis, plutôt que de résister et d'essayer de contrôler, rend l'expérience beaucoup moins douloureuse et effrayante. Alors, prenez ce bain moussant au sel d'Epsom et pleurez votre petit cœur, car c'est peut-être exactement ce dont vous avez besoin à ce moment-là !